Interface #1 - Décembre 2014

commerces de gros (ccn 3044)

Le « vendeur
sur site »

De quoi parlons-nous ?
Vendeur ou vendeuse conseil, show-room, comptoir, expo, magasin, sédentaire, libre-service, carreau...

Les travaux et outils mentionnés dans ce magazine ont été réalisés à l'initiative et sous l'égide des partenaires sociaux de la branche des commerces de gros et avec l'appui de l'Observatoire des métiers d'Intergros
A la une

Technico-commercial sédentaire

Chiffres clés

  • Dans les commerces de gros plus qu'ailleurs, le succès d'une entreprise est indissociable de celui de ses équipes de vente. Le vendeur sur site est un maillon essentiel de cette chaîne. Dans un contexte en pleine mutation, quelles sont les clés de la réussite ? Comment recruter en toute sérénité ? Comment faire évoluer des collaborateurs déjà en poste ? Quelles qualifications privilégier ? Votre branche vous éclaire…

    Concurrence accrue, nouveaux canaux de distribution, exigences inédites des clients, accroissement des interactions… le métier de vendeur sur site est en pleine évolution dans les entreprises du commerce de gros. Le nombre de celles et ceux qui l'exercent tend à rejoindre progressivement celui des vendeurs itinérants, dans une logique de complémentarité des deux approches de vente.

de quoi parlons-nous ?

  • Vendeur ou vendeuse conseil, show-room, comptoir, expo, magasin, sédentaire, libre-service, carreau… autant de dénominations qui désignent un vendeur sur site. Ses fonctions sont :

    • d'accueillir les clients,
    • de les accompagner dans leur choix de produits et de services sur un lieu de vente,
    • de mettre en valeur des produits, gérer les stocks et suivre les commandes.

    Dans le secteur alimentaire, le vendeur sur site peut exercer son activité sur carreau, ailleurs, dans les secteurs non-alimentaire et interindustrie, ses missions peuvent être centrées sur l'accueil clients et le conseil technique dans le cadre d'une vente au comptoir avec ou sans espace de vente associé, ou se dérouler dans un espace de vente spécifique nécessitant une animation particulière (salle d'exposition).

    Les vendeurs sur site s'adressent dans leur grande majorité à des clients professionnels qui se caractérisent par un niveau d'exigence élevé en matière de connaissance des produits.

    3 salariés sur 10 travaillent dans la fonction commerciale

    commercial(e) itinérant(e), vendeur(euse) sur site, responsable de magasin, télévendeur(euse), chef de projet/gestionnaire du commerce électronique, acheteur(euse) - vendeur(euse) en produits frais

  • Un quart des salariés de la branche du commerce de gros occupent un poste de commercial itinérant ou de vendeur sur site :

    les métiers selon la famille d'activité

    Bilan de l'emploi et de la formation professionnelle dans les commerces de gros - 2012
  • Le vendeur sur site...

    ...ses missions

    • Traitement des demandes des clients sur un lieu de vente
    • Mise en valeur des produits et des collections dans le lieu de vente
    • Réalisation des encaissements et des documents supports à la transaction commerciale
    • Suivi des commandes et livraisons

    ...ses compétences

    • Organiser un espace de vente
    • Découvrir les besoins, argumenter et convaincre pour vendre
    • Apporter un conseil technique sur les produits et les services spécifiques à l'activité de l'entreprise
    • Traiter les réclamations dans le respect de la relation commerciale
    • Traiter les commandes et les livraisons clients

c'est déjà demain

  • Aujourd'hui, il ne suffit plus de connaître les produits, il faut appréhender le métier de ses clients pour faciliter le repérage de leurs besoins. La fonction commerciale s'enrichit, le vendeur doit avoir la capacité à formaliser une offre de solutions « sur-mesure » et non plus seulement de produits, en travaillant en réseau avec des acteurs en amont (producteurs/fabricants/fournisseurs) et en aval (installateurs/transformateurs).

    Le métier prend alors une dimension proactive qui sera de plus en plus forte demain. Il faut utiliser des outils de gestion que chacun doit enrichir, lors de visites pour les itinérants ou de relations téléphoniques ou courriels pour les sédentaires. Il faut questionner le client pour mieux appréhender ses besoins et les anticiper. La maîtrise des techniques de réalisation de ce diagnostic est fondamentale et le développement d'argumentaires adaptés à la situation est nécessaire car l'offre sera de plus en plus personnalisée.

    La diversité des profils de commerciaux devient primordiale pour des entreprises qui doivent se structurer pour satisfaire aux exigences des différents marchés prospectés ou fidélisés. les vendeurs doivent faire preuve de beaucoup d'adaptabilité afin d'être en capacité de remettre en question leur méthode de prospection et de vente pour se repositionner sur des nouveaux marchés.

    En savoir plus sur la prospective

    Consulter la synthèse du Contrat d'Etude Prospective
  • Afin de rester compétitives dans cet environnement économique en forte évolution,

    90% des entreprises

    ont complété leur gamme de produits et proposent déjà un ou plusieurs services « sur-mesure » ciblés sur les besoins spécifiques de leurs clients.

    Source : Contrat d’étude prospective « Commerce interentreprises » - octobre 2011

    Une PME dans l'interindustriel témoigne :

    Le vendeur sédentaire doit à la fois avoir une vue globale du marché et connaître en détail les gammes de produits, les techniques propres à l'utilisation du produit, s'assurer de la cohérence des commandes reçues (il y a parfois des oublis de la part des clients), pouvoir donner des délais satisfaisants. Chaque fois qu'on intègre un nouveau fournisseur, il faut apprendre l'ensemble de son offre de produits.

  • Sédentaire ou itinérant ?

    Le commercial sédentaire répond immédiatement à une demande nécessitant des délais courts, un renouvellement fréquent de produits simples. Le commercial itinérant réalise des visites régulières afin de rechercher une relation personnalisée avec le client.

    Un même client peut commencer une négociation avec un commercial itinérant, poursuivre son intention de commande sur Internet et terminer la négociation avec un vendeur sur site. Le commercial itinérant entretient le contact direct avec le client, fait le point sur la qualité du service rendu lors des différentes livraisons déjà réalisées ou prospecte de nouveaux clients et développe des relations sur de nouvelles lignes de produits. Le vendeur sur site est le plus souvent celui qui reçoit ensuite la commande. C'est pourquoi le chiffre d'affaires global est le fruit de leur travail commun et l'organisation commerciale en binôme, déjà en place dans un certain nombre de sociétés, doit devenir la règle de travail dans une relation multicanal.

La veille concurrentielle

  • « Connaître son offre, c'est bien ; connaître celle de ses concurrents, c'est mieux » : voilà qui pourrait être la devise du vendeur de demain. En effet, outre des compétences commerciales, notamment pour la valorisation du produit auprès du client par des argumentaires de vente solides, le vendeur doit posséder une connaissance fine des produits qu'il propose, mais aussi de ceux des entreprises concurrentes. Le prix constituant souvent le principal critère d'achat, les clients peuvent pratiquer des appels d'offres pour acheter au moins disant. Le vendeur doit donc renforcer ses compétences de prospection, sa rigueur et sa réactivité. Cela nécessite, d'une part, une indispensable coopération entre le vendeur et l'acheteur (ce dernier connaissant bien l'offre concurrente de par sa fonction) au sein de l'entreprise pour développer une véritable veille concurrentielle.

    D'autre part, la maîtrise de tous les outils de recherche et de communication comme les réseaux sociaux devient une nécessité pour intégrer de nouvelles informations dans les argumentaires de vente ou le contenu de l'offre.

    64% des entreprises

    utilisent déjà un progiciel unique de gestion comptable, commerciale et de gestion des stocks et 60 % un système d'échange de données informatisé (EDI).

    Source : Contrat d’étude prospective « Commerce interentreprises » - octobre 2011

  • Une entreprise de moins de 20 salariés dans l'interindustriel témoigne :

    Il faudrait vraiment que l'entreprise soit informatisée. Cela permettrait de gérer le stock en temps réel. Les vendeurs pourraient ainsi savoir au moment du choix des produits par les clients quels produits sont en stock, en quelle quantité et quels produits devront être commandés, allongeant ainsi les délais de livraison à annoncer aux clients.

bien recruter
un vendeur sur site

  • L'entreprise qui souhaite recruter un nouveau vendeur sur site cherche le bon candidat opérationnel au plus tôt. En plus des compétences commerciales traditionnelles, il doit aujourd'hui :

    • maîtriser les outils de bureautique,
    • faire preuve d'organisation,
    • disposer de bases techniques sur les produits et les services,
    • connaître la législation et être sensibilisé à la logistique qui constitue la suite naturelle de son travail de vente.

    Pour définir avec précision ses besoins, l'entreprise doit se doter de fiches de postes. La réflexion doit être menée à l'échelle de l'entreprise pour définir l'organisation et la répartition des tâches adéquates pour que le détenteur du poste mène à bien son activité. Utiles pour organiser les services, anticiper les départs à la retraite, améliorer les recrutements et mobilités, l'évolution des carrières et la professionnalisation des salariés, dans le cadre d'un recrutement, les fiches de postes permettent de rédiger une offre d'emploi précise sur la base des activités et missions décrites.

    15% des projets de recrutement en 2013

    dans le commerce de gros concernaient des postes d'attachés commerciaux.

    Source : Bilan de l'emploi et de la formation professionnelle - Exercice 2012

  • Les conseils d'Intergros

    «Quel outil pour bien rédiger une annonce ? »

Quelles sont
les qualifications ?

  • En fonction des besoins des entreprises, de leur taille et de leur structuration, sans oublier les fiches de postes réalisées, plusieurs filières de recrutement sont possibles à partir de différents niveaux de qualification :

    56% des qualifications

    reconnues par la Convention Collective Nationale 3044 préparent au métier de vendeur.

    Source : Bilan de l'emploi et de la formation professionnelle - Exercice 2012

    Le cqp « vente sur site en commerces de gros »

    CQPCe Certificat de Qualification Professionnelle a été créé par la Branche pour correspondre au plus près aux besoins de ses entreprises. Il s'adresse aux nouveaux embauchés, jeunes ou adultes, aux salariés présentant des besoins de développement de compétences et à ceux souhaitant suivre un parcours d'évolution professionnelle, voire changer de métier.

    Les compétences du métier s'acquièrent au fil de modules et sont validées

  • par un jury composé de professionnels à l'issue de la formation. Dans le cas de salariés déjà en poste, certaines dispenses peuvent être accordées pour des modules qui font l'objet d'acquis déjà validés (dans le cadre d'un autre diplôme ou de la VAE par exemple).

    Le CQP « Vente sur site en Commerces de Gros » se situe au niveau IV, échelon 2, dans la classification de la Convention Collective Nationale des commerces de gros. Il permet de qualifier un collaborateur rapidement opérationnel.


    • En 2012, le nombre de CQP préparés dans le cadre du contrat de professionnalisation progresse de

      +13%

      Source : Bilan de l'emploi et de la formation professionnelle - Exercice 2012


    • 530 stagiaires

      ont obtenu un CQP en 2012 dans la branche du commerce de gros



    • 24% des CQP

      obtenus en 2012 dans la branche sont dans le domaine de la relation commerciale à distance


    Les titres professionnels

    Un titre professionnel est une certification professionnelle délivrée par le ministère chargé de l'emploi, enregistré dans le Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP). Reconnu au niveau national et interprofessionnel, il atteste que son titulaire maîtrise les compétences, aptitudes et connaissances permettant l'exercice d'activités

  • professionnelles qualifiées. Un titre professionnel est constitué d'une ou plusieurs unités représentant chacune un ensemble cohérent de compétences, aptitudes et connaissances : les Certificats de Compétences Professionnelles (CCP). Il s'obtient au terme d'un parcours de formation professionnelle ou par le biais de la validation des acquis de l'expérience (VAE), que complètent deux périodes en entreprise.

    Ainsi, le Titre Professionnel « Vendeur conseil en magasin », de niveau IV, se compose de deux Certificats de Compétences Professionnelles (CCP) :

    • Vendre en magasin des produits et des prestations de services
    • Contribuer à l'animation et aux résultats d'un linéaire ou d'un point de vente

    La formation se déroule en 910 heures, sur 6 mois

    En savoir plus sur la formation

    Consulter la fiche

    De même, le Titre Professionnel « Employé commercial en magasin », de niveau V, se compose de deux Certificats de Compétences Professionnelles (CCP) :

    • Approvisionner un rayon ou un point de vente
    • Accompagner le client et participer à l'attractivité commerciale du rayon ou du point de vente

    La formation se déroule en 595 heures, sur 4 mois

    En savoir plus sur la formation

    Consulter la fiche
  • 24% des contrats de professionnalisation

    obtenus dans la branche du commerce de gros en 2012 concernent des titres professionnels.

    Source : Bilan de l'emploi et de la formation professionnelle - Exercice 2012

    le succès du contrat de pro

    Le contrat de professionnalisation est une des meilleures méthodes pour recruter un nouveau collaborateuropérationnel et le former aux pratiques de l'entreprise. Il s'adresse aux jeunes âgés de 16 à 25 ans révolus, aux demandeurs d'emploi âgés de 26 ans et plus et aux bénéficiaires de certaines allocations ou contrats. Les bénéficiaires âgés de 16 à 25 ans révolus sont rémunérés en pourcentage du Smic selon leur âge et leur niveau de formation, les salariés âgés de 26 ans et plus perçoivent une rémunération qui ne peut être ni inférieure au SMIC ni à 85 % du salaire minimum conventionnel. Ce contrat ouvre droit pour l'employeur, pour certaines embauches et dans certaines limites, à une exonération de cotisations patronales de sécurité sociale.

    En savoir plus sur le contrat de professionnalisation

    Voir

    • 44%

      c'est la part des diplômes d'Etat obtenus, dans le cadre d'un contrat de professionnalisation en 2012 dans la branche du commerce de gros

      Source : Bilan de l'emploi et de la formation professionnelle - Exercice 2012



    • 8 contrats de professionnalisation

      visant un CQP sur 10 sont à durée indéterminée



    • Environ 4 salariés

      recrutés en contrat de professionnalisation sur 10 sont des femmes


évoluer, c'est sécuriser

  • Nouveau ! CQP Manager d’équipe commerciale sédentaire de la branche des commerces de gros

    Les qualifications du commerce de gros s'adressent non seulement aux jeunes mais également aux salariés en poste qui peuvent ainsi évoluer en renforçant leurs compétences. Par exemple, de nombreuses formations sont éligibles dans le cadre du Compte Personnel de Formation en co-construction entre salarié et entreprise.

    Consulter le portail national du Compte Personnel de Formation

    http://www.moncompteformation.gouv.fr

    Le vendeur sur site en commerces de gros peut évoluer vers les différents métiers de la filière commerciale ou accéder à des métiers du management commercial comme responsable d'équipe commerciale.

    Le télévendeur qui avait fréquemment un profil de télé-commercial, évolue aujourd'hui vers un profil de véritable commercial, capable non seulement d'enregistrer une demande de la clientèle, mais aussi de répondre à cette demande le plus efficacement possible. Il doit sortir des techniques de vente standardisées afin de se servir de ses connaissances métier pour promouvoir l'offre la plus adéquate et réussir à faire percevoir la création de valeur au client.

  • Un salarié d'une entreprise de 250 à 499 salariés dans l'interindustriel raconte son parcours :

    J'ai 30 ans, j'ai passé un BTS de technicien en structure bois. Mon premier emploi a été celui de technicien dans un bureau d'études de charpente industrielle pendant un an. J'ai ensuite voulu évoluer vers le commercial en prenant un poste de vendeur dans une petite structure de 7 salariés. J'ai obtenu en parallèle une licence pro de commercial. Je suis devenu chef d'agence chez un indépendant pendant 3 ans avec 25 salariés. Aujourd'hui, je suis responsable achat dans un groupe de négoce de bois.

    Une autre collaboratrice d'une entreprise de 50 à 99 salariés dans l'interindustriel complète :

    Je suis arrivée il y a 10 ans comme stagiaire. À la fin de mon stage, on m'a proposé de m'embaucher comme standardiste puis j'ai évolué à un poste d'attachée de direction et enfin de commercial sédentaire. Je suis aujourd'hui responsable de l'équipe de 7 vendeurs.